Dans un marché de plus en plus contraint par les normes environnementales, la fiscalité devient un levier incontournable dans la gestion d’un parc automobile. Le choix de motorisation impacte directement vos charges et vos amortissements.
L’électrique, autrefois perçu comme un pari, devient une option rationnelle et fiscalement avantageuse. Pour les professionnels, il s’agit désormais de repenser leur stock et de profiter des dispositifs fiscaux encore actifs en 2025.
Points clés abordés dans cet article :
✔️ Les taxes que vous pouvez éviter grâce aux véhicules électriques, notamment la TVS
✔️ Le plafond d’amortissement sans pénaliser votre résultat fiscal
✔️ Les aides encore disponibles malgré la fin du bonus pour les véhicules particuliers
✔️ Les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) mobilisables à l’achat ou à la location
✔️ L’intérêt fiscal d’installer des bornes de recharge dans vos locaux
✔️ L’impact des nouvelles réglementations environnementales sur votre stratégie flotte
✔️ Les différences fiscales entre véhicules particuliers et utilitaires électriques
Le paysage de la voiture d’occasion bouge. Pas lentement, pas calmement. Il change à coups de lois, de malus, de bonus supprimés et de consommateurs qui, pour la première fois depuis longtemps, commencent à se poser sérieusement la question : "Et si je passais à l’électrique ?"
Dans ce contexte, les professionnels de la vente automobile ne peuvent plus se contenter de remplir leur parc de diesel bon marché et de serrer les dents. Ils doivent choisir : continuer à miser sur les thermiques, basculer vers l’hybride, ou prendre une avance stratégique sur l’électrique ?
La bonne réponse ? Il n’y en a pas une. Il y en a trois. Et elles dépendent du client, du territoire, et de la temporalité.
Les moteurs essence et diesel dominent encore le marché de l’occasion. C’est un fait. Ils sont partout, disponibles en grand nombre, bien connus des clients, faciles à vendre, surtout hors des grandes villes.
L’essence, en particulier, résiste bien. Sa valeur reste stable, parfois même en légère hausse. Mais le diesel ? Dégringolade. Les ZFE lui mènent la vie dure, la demande urbaine chute, et les stocks s’accumulent.
Et ce n’est que le début. Avec l’interdiction des ventes de véhicules thermiques neufs en 2035, la perspective est claire : le thermique devient un produit à durée de vie commerciale limitée. L’avenir est incertain. Et un marché incertain est un marché risqué.
Pour l’instant, conservez quelques modèles essence récents. Mais pour le diesel, il est temps de viser les zones rurales, les clients au budget serré, ou l’export. Et surtout, faites tourner le stock rapidement.
L’hybride, c’est un peu le "oui mais non" des motorisations. Ni thermique, ni électrique. Et c’est exactement ce qui plaît.
En 2024, près d’un tiers des acheteurs d’occasion s’y intéressent. Et pas seulement pour faire comme tout le monde. Les avantages sont tangibles : Crit’Air 1 dans la plupart des cas, consommation réduite, entretien limité, image écolo sans les angoisses de recharge.
Ajoutez à cela une offre de modèles fiables, notamment chez Toyota ou Honda, et vous obtenez un stock qui rassure et qui se vend bien. En plus, les clients comprennent de mieux en mieux la technologie.
Mais attention. Le malus au poids arrive pour certains SUV hybrides. Et les aides, elles, partent. Plus de bonus écologique ni de prime à la conversion en 2025, sauf cas particuliers. Il faudra donc faire un travail pédagogique pour maintenir l’intérêt.
L’hybride reste la meilleure option de transition pour bon nombre d’acheteurs. À vous de la présenter comme telle.
L’électrique en occasion, c’est encore une niche. Mais une niche qui grandit. Les volumes augmentent, les modèles récents arrivent sur le marché, et l’intérêt des acheteurs se renforce – surtout en ville, chez les jeunes, ou chez ceux qui ont déjà un point de recharge à domicile.
Le coût d’usage est imbattable. Pas d’essence, pas de vidange, pas de courroie. Et surtout, accès total aux ZFE. Pour les pros, c’est un argument de vente en or.
Mais l’histoire n’est pas encore simple à raconter.
L’autonomie continue d’inquiéter, même si les faits prouvent que 95 % des trajets quotidiens se font largement dans la plage des modèles récents. La décote est forte sur certains modèles – et parfois injustifiée. Et surtout, le marché reste jeune, avec peu de véhicules vraiment abordables.
Les aides disparaissent là aussi. Il faudra compenser par une vraie connaissance produit, et un discours clair sur la fiabilité des batteries, les garanties constructeurs, et les solutions de recharge.
Diversifiez. Ne misez pas tout sur une seule motorisation. Un stock équilibré, c’est votre assurance contre les fluctuations du marché. Thermique essence pour les zones rurales, hybride pour les hésitants, et électrique pour les urbains convaincus.
Valorisez l’hybride. C’est l’outil idéal pour rassurer le client. Parlez consommation, Crit’Air 1, entretien réduit. Et appuyez sur les références connues et fiables.
Formez vos équipes. Vos vendeurs doivent savoir expliquer les différences, répondre aux inquiétudes, et surtout ne pas noyer le client dans un jargon technique.
Vendez rapidement le thermique. En particulier le diesel. Chaque mois de plus en stock, c’est une marge qui s’érode. Il ne faut pas laisser dormir ces modèles.
Soignez l’électrique. Proposez des véhicules de moins de cinq ans, bien équipés, avec des informations claires sur la batterie, l’autonomie, et les avantages fiscaux ou réglementaires en ZFE.
Restez informés. Le calendrier des ZFE, les changements de bonus/malus, les nouvelles normes : ce sont vos leviers de vente. Et parfois, vos pièges si vous les négligez.
Aujourd’hui, l’électrique n’est pas encore roi. Mais c’est lui qui écrit les règles du jeu à venir.