Après-vente automobile : quel impact de l’électrification croissante sur le marché de la rechange ?

Actualités Après-vente automobile : quel impact de l’électrification croissante sur le marché de la rechange ?

À quelques mois de la 26ème édition d’EQUIP AUTO, qui se tiendra du 18 au 22 octobre 2022 à Paris, la Fédération des industries des équipements pour véhicules (FIEV) a publié les résultats d’une étude sur l’après-vente automobile menée pour le salon B2B.

Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’impact de l’électrification croissante du parc de véhicules légers sur le marché de la rechange en France.

En effet, le Parlement européen a voté un texte sur la régulation des émissions de CO2 qui signale la fin de la vente des voitures thermiques neuves dans l’Union européenne à partir de 2035. À partir de cette date, seules les voitures électriques et à hydrogène neuves pourront être vendues dans les concessions automobiles.

Pour les acteurs du marché de la rechange, dont une partie importante des ventes est réalisée avec des organes et pièces du groupe motopropulseur, il se pose donc la question de l’impact de cette électrification sur leurs activités à l’horizon 2030.

 

Un parc thermique encore très largement majoritaire en 2030

 

L’estimation de la future composition du parc automobile français entre 2022 et 2030, et de la part des véhicules électriques dans cette composition, est un élément essentiel afin d’évaluer l’impact de l’électrification des ventes de véhicules neufs sur le marché de la rechange.

Actuellement, l’âge moyen des 38,3 millions de véhicules particuliers (VP) est aujourd’hui de 10,3 ans et celui des 6 millions de véhicules utilitaires légers (VUL) est de 10 ans.

 
Photo aérienne d'un parc automobile
 

Concernant l’évolution du parc de VP entre 2022 et 2030, la FIEV a émis trois hypothèses :

  1. Les ventes de véhicules particuliers électriques augmentent annuellement de 15 % ;
  2. Cette progression s’élève à 20 % par an ;
  3. L’évolution atteint +25 % par an.

D’après la FIEV, même dans l’hypothèse d’une croissance annuelle des ventes de VP de 25 % par an, la part des ventes de véhicules particuliers électriques dans le total des ventes ne serait que de 40 % en 2029.

Ces hypothèses d’évolution, même les plus rapides, laissent entrevoir un lent renouvellement du parc. Ainsi, en 2030, les parcs de VP et de VUL seront encore composés à plus de 86 % de véhicules thermiques.

 

Arrivée de pièces spécifiques aux véhicules électriques et hybrides

 

Selon la FIEV, l’électrification progressive du parc des véhicules légers va permettre l’arrivée de nouveaux produits sur le marché de la rechange qui compenseront au moins partiellement les pertes liées à la baisse des ventes de véhicules thermiques.

Ainsi, la FIEV anticipe l’arrivée de nouveaux produits spécifiques aux véhicules électriques, mais également celle de nouveaux produits qui composent les nouvelles fonctionnalités liées à la mobilité dont sont dotés les véhicules récents.

 
Photo d'un moteur hybride
 

De plus, les véhicules hybrides rechargeables, qui ont un fonctionnement complexe, ont besoin d’opérations d’entretien particulières qui favorisent le marché de la rechange. Ces véhicules représentent aujourd’hui 10 % du volume des ventes de VP. Les professionnels estiment qu’ils seront encore présents aux catalogues des constructeurs pendant plusieurs années.

 

Le chiffre d'affaires de la rechange auto estimé à 14 milliards d’euros

 

La FIEV a évalué la valeur du marché de la rechange jusqu’en 2030 grâce à une estimation qualitative du parc, au travers de sa répartition par âge, et grâce à l’estimation du taux de changement des pièces.

Que la rechange soit constructeur ou indépendante, le marché devrait continuer à être porteur. D’après l’analyse menée par la FIEV, ce marché est évalué à plus de 14 milliards d’euros. Cette estimation de chiffre d’affaires prend en compte l’entretien et la réparation, mais n’inclut pas les travaux de carrosserie, la monte de pneumatiques, les huiles et les accessoires.

 
Photo d'un garage automobile

 

La rechange, un marché résilient

 

La FIEV conclut que le marché de la rechange va rester stable jusqu’en 2030 et continuera à être majoritairement dépendant de la vente de pièces destinées à des véhicules thermiques. En effet, la FIEV émet l’hypothèse que les parcs VP et VUL seront encore composés à plus de 86 % de véhicules à essence, diesel ou hybrides d’ici à 2030.

La baisse des ventes de certaines familles de pièces (celles spécifiques aux véhicules thermiques) devrait être compensée par le maintien ou l’augmentation des ventes d’autres pièces (celles spécifiques aux véhicules électriques et hybrides).

L'électrification progressive du parc des véhicules légers ne devrait donc pas produire d'effets négatifs sur le marché de la rechange en France à court terme. Ce n’est que plus tardivement que les effets de l’électrification du parc se feront sentir, mais le marché de la rechange va continuer à bénéficier d’une forte résilience.

Ces analyses se veulent réassurantes pour l'avenir de la filière équipementière dans contexte sanitaire, économique et géopolitique préoccupant pour l'industrie automobile.

 

Source : Fédération des industries des équipements pour véhicules